Note : Mes excuses pour la faute dans le nom : On écrit "Baudelaire"

Chapitre 4 - La manifestation de la laideur en Poésie


T1 - « Quand vous serez bien vieille » Ronsard

Remarque : Le sonnet (pétrarquiste) est composé de deux quatrains et de deux tercets. Ces derniers, en général, vont venir s'opposer en antithèse avec les quatrains.
Il y a une pointe (qui surprend la lecture) au dernier vers, 14è.

1->8 : Hélène seule, vieillissant
9->10 : Ronsard anticipe sur sa propre mort
11->12 : Volonté de faire culpabiliser Hélène
13->14 : Pointe moralisatrice


Thème : Ce dont l'on parle. ~> Le temps
Propos : Ce que l'on dit du thème ~> Le temps est une facilité
Visée : Ce que l'auteur pense du propos ~> Il faut profiter de la vie, du jour présent.

Registre : Pathétique, Elégiaque, Didactique.

Tableau des réseaux lexicaux

Hyponymes / Hyperonymes
Dénotations / Connotations
Figures de style
Lexique évaluatif : Modalisation (1)
Modalisation : Application (2)
Hyperonymes :

- Le temps,
- Le clair-obscur,
- Le poète
-« soir/sommeillant » conn. la Mort

 -« chandelle » conn. l'éphémère de la vie et l'approche de la Mort.

-« myrteux » = voué à l'échec

-« rose » = Beauté, Amour et aspect éphémère.
-«Vivez » : Antithèse avec le lexique du repos, de la Mort.

-« Roses de la vie » Métaphore du bonheur

-Antithèse entre l'amour du poète et le dédain de la femme aimée.
(Ensemble des procédés permettant d'étudier l'attitute du locuteur par rapport à ce qu'il dit).

-Marques de l'énonciation (Trop de "Je" = Assurance)

-Type de phrase (Interrogative, exclamative...)

-Forme de phrase (Aff/Nég)

-Temps des verbes (Indicatif =/= Subjonctif)

-Adverbe intensité (Bien, vraiment)

-Tournures impersonnelles

-Lexique mélioratif/péjoratif.
-« vous/votre » Dédicace à l'amour. Implication du destinataire.

-«Je, ma, Ronsard » Assurance du discours. Mise en abyme de la figure du Narrateur.

-Discours direct d'Hélène -> Persuader

-Phrase négative -> Privation, dénuement

-Futur de l'indicatif -> Assurance.

-Registre didactique -> Connotation moraliste.



I - La valeur morale

    1.1 - La vie est éphèmère (le temps qui passe)
      1.2 - Un ton moralisateur : fatalité, assurance
1.3 - Le topos de la vanité de l'existence. Memento mori

~~> Ronsard propose à Hélène une leçon de sage lui enjoignant de ne pas se perdre dans une fierté vaine et de céder aux plaisirs des instants présents.


II - Une tentative paradoxale de séduction

2.1 - Un discours effrayant, chantage affectif
2.2 - Un discours flatteur (éloge)
2.3 - Indice d'une poésie d'amour (forme pétrarquiste).



III - Le sacre du Poète /
 La célébration de l'Art poétique


3.1 - Un art immortel : La Poésie (Antithèse Vie éphémère)
3.2 - Éloge de la Femme -> Eloge de la Poésie (Vers 3, 4)
3.3 - L'arrogance vengeresse du poète

Il s'auto-cite, mise en abyme. L'élégie se retourne en menace. Portrait satirique de la femme aimée.




T2 - Misères, in Les Tragiques d'Agrippa d'Aubigné

Notes...
XVIè siècle. Agrippa est Protestant (Huguenot).
« style bas ». Épopée des guerres de religion.

Thème : Les atrocités des guerres religieuses
Propos : Les atrocités des guerres sont un spectacle douloureux pour la patrie.
Thèse, Visée : Il faut que les Hommes soient unis, tolérants.

Lecture

Caractérisation
1->5 : Introduction du témoignage
6-> 58 Reportage d'horreur

Registre pathétique et épique. Contexte guerrier. Faits hyperboliques. Renversement de l'épopée.

Modalisation
Figures de Style
Figures de Style (2)
Connotations
Hyperonymes
Expressions modales de la certitude : « Je veux sortir du général discours »Verbe modal.
« Mes yeux sont témoinds/force est/fais voir à l'instant » Témoignage occulaire, effet participatif du L.
Présent de narration : « J'entre et n'en trouve » ➜ Vivacité
Présent d'énonciation  dans le premier mouvement : Le "Je" de l'Auteur.
Double témoignage, Agrippa -> Lecteur / Le père -> Personnage d'Agrippa

➜ Le poète semble présenter des faits réels. En effet, il multiplie les indices pour montrer à son lecteur qu'il s'agit d'un véritable témoignage, adopatant en partie le style du reportage. Cela concourt à faire participer le lecteur aux scènes de dévastation. Compassion et dégoût sont les conséquences de ce tableau pathétique et dénonciateur de la guerre.
-Accumulation : « [14] Que feu, que charogne  » ➜ Saturation de l'horreur
 -Métaphore : « [16] Gosier mourant/[6] foudroyer/[2] tableau]
➜ Illustre le tableau.
-Personnification : «[58] La France qui meurt »
➜  Sensibiliser le L
-Comparaison «[6] Reître noir »
➜  Fatalité, dévastation.
-Hyperboles : «[13] mille maisons ...»
➜  Accentuer la violence
-Chiasme vers 10.
➜  Violence inouïe, horreur >< Spectacle
-Antithèse «[24] Mort/Aide »
➜  Renforce l'horreur de la violence.



«Une troupe lassée que la mère portait/ma femme en quelques lieus, grosse/l'horrible anatomie de la mère asséchée/une amour maternelle/point de lait aux mamelles/le corps sêché »
➜ Mère nourricière >< Mère Stérile. MATER DOLOROSA. Registre Pathétique. Lecture religieuse.

Métaphore filée des catholiques et des protestants en frères ennemis : « Nos enfants liés à leur berceau »
«Le massacre piteux de nos petits enfants/J'entre et n'en trouve qu'un/yeux flotris/Le sang mouillait »
➜ Enfants liés puis séparés. Image pathétique du protestantisme.
Entreprise de généralisation de propos pour construire une véritable épopée de l'horreur. La scène d'agonie familiale métaphorise à elle seule les souffrances de la nation entière, divisée, déchirée. Agrippa d'Aubigné ne recule devant aucun excès, aucun contraste, pour impressionner le lecteur et l'enjoindre à la pitié.

« le reitre noir » ➜ Mort.  ; 
« Gosier»
➜ Connotation animale.
« Minuit »
➜ Le crime ;           
« Masures »
➜ Misère.
« plaies »
➜ Plaies du Christ ;   
« Mère »
➜ Vierge Marie
Destruction ➜ Ravagé, emporté, feux, massacre.

Violence
➜ Coups, foudroyer.

Epopée : Registre visant à engendre l'admiration et l'adhésion du Lecteur. Ex : L'Iliade et l'Odyssée.

I - Un récit poétique frappant
1.1  - Un témoignage réaliste (cadre réaliste : mention d'un lieu, travail de mémoire et vocabulaire de la vue : témoin occulaire.
1.2 - Un récit vivant (inserstion de discours direct, présent d'énonciation puis personnifications. Un récit sensasionnel : 5 sens en vigueur.
1.3 - Une dimension épique (récit des guerres, style excessif, renversement de l'admiration épique en dégoût.

II - Une vision phantasmatique et cauchemardesque

2.1 - Le tableau de l'horreur (champ lexical des blessures, connotations du feu et de l'Enfer.
2.2 - Un univers fantastique (mort vivant qui parle...) qui a pour but d'appeurer.
2.3 - « Un style bas » langage cru : « cervelle/gosier/mamelle »

III - Le portrait d'une France déchirée

3.1 - Une France divisée (n'en trouve qu'un/français je vous adjure (césure = mise en valeur)
3.2 - Un Destin tragique (Une violence perçue comme arbitraire, cavalier noir = fatalité.
3.3 - La relecture religieuse des souffrances du Peuple (La symbolique de la Mater Dolorosa, image de la stérilité, martyr du Christ et image des 2 frères : Abèl et Caïn.


Texte complémentaire : L'épitaphe Villon

François Villon est un auteur orphelin et érudit. Il est aussi appelé "Premier poète maudit".
Il commit plusieurs infractions qui lui ont valu un emprisonnement. Le poème qui suit a été écrit alors que son auteur s'attendait à être éxécuté.
Prière construite sur la répétition de la formule "Piez Dieu...".

T3 - Une charogne - Baudelaire

Section Spline et Idéal. XIXème. Pièce 29.
Thème : La décomposition
Propos : La mort est inéluctable.
Visée : La poésie doit immortaliser la beauté

1-2 : Introduction d'un souvenir
2-37 : Description d'un cadavre
37-40 : Fin moralisatrice

Goût macabre, chute dramatique. Registre burlesque : Le  Rang amoureux est abaissé à une pourriture. La pourriture est élévée à la Beauté (contraire du burlesque : héroï-comique).
Comique : Humoir noir -> Choquer, provoquer. Poésie amoureuse.

Nous verrons en quoi cette poésie est détournée.

I - Une déclaration d'Amour ?

1.1. La présentation d'un couple

    Enonciation : marque du pronom "je/nous". Image d'un couple uni. Impératifs : "dites/rappelez-vous". Apostrophes : « Ô mon âme, ô ma beauté ».
Regard amoureux porté sur la femme. Idéalisation (cristallisation). Emploi du possessif, "mes/ma/mon" à valeur affective (hypocoristique). Dièrèse sur le mot "passi/on".
Métaphore valorisantes assimilées à des astres.

1.2 - Une promenade amoureuse ?

-Atmosphère buccolique. Connotation du mot "sentier" : promenade. Champ lexical de la nature/eau courante.L'herbe et les floraisons.
Nature paisible et idyllique : Nature propice à l'Amour : « ce beau matin d'été si doux » Métaphore : « Sur un lit semé de cailloux »

À première vue, le poème semble s'inscrire dans la tradition amoureuse. Le tableau de la nature bienveillante n'est pourtant qu'un prélude destiné à dramatiser la découverte d'un horrible cadavre en décomposition.

II - Une description macabre

2.1 - Une évocation réaliste de la charogne

Le processus de décomposition « bataillon de larves/vermine/squelette/carcasse ».
Insistance sur les odeurs « suant les poisons/la puanteur ». Lexique péjoratif : « Charogne infâme/horrible infection » : Antéposition de l'adjectif ce qui le met en valeur.
De manière générale on peut dire que la réalité macabre cotoie un langage précieux et élégant qui joue de ce contraste avec la Mort.

2.2 - La dramatisation de l'anecdote

Dramatisation : « l'objet » = Suspense.
Début « In media res ». Anecdote : « Nous vimes »
Chaîne de reprise anaphoriques : « cette pourriture/cette carcasse superbe/l'ordure/cette infection ».

T4 - Une saison en Enfer

Il s'agit ici du Recueil de poésie en prose "Une saison en Enfer" composé entre Avril et Aout 1873.
Thème : Le Mal.
Propos : Le Mal est tentateur/attractif/fascinant
Visée : Le poète devrait s'adonner au Mal.

1-4 : Souvenir d'un Paradis Perdu
5-14 : Confession, aveu du poète
15-24 : Soumission à Satan

Prière, théologie négative qui s'exprime par versets. Entremêlement d'un récit rétrospectif et de commentaires reflexifs sur sa vie : Texte autobiographique. Épopée intime. Tout provocateur.

Omniprésence du je et vous. Satan tutoie le Narrateur. Litanie satanique.
Soumission du poète au Mal. Progression à thème constant "je" : côté orgeuilleux.

M O D A L I S A T I O N

VERBES.
« si je me souviens bien/je l'ai trouvé/j'ai songé à/j'ai rêvé/ »
➜ Monde mystérieux/onirique.

ADVERBES.
« bien/peut être/trop »
➜ Mystère.

TEMPS DES VERBES.
Présent : « je me souviens bien »
Passé composé : « Je l'ai trouvé/j'ai assis »
Imparfait : « était/s'ouvraient »
Passé simple : « parvins ... »
➜ L'alliance des verbes au passé et au présent montre que l'on est bien dans un récit autobiographique.
À noter également le « tu resteras » : Futur qui traduit la fatalité.

FIGURES DE STYLE

l1 : « Ma vie était un festin »
Métaphore associant le passé du poète à une vision de l'abodance, de fertilité.
l3 : Allégorie de la Beauté en figure de la prostituée, traduisant la déception du poète.
« Ô Sorcière, Ô Misère, Ô Haine ! » 3 Allégories sous forme de gradation. 3 Vocatifs/Apostrophes.
➜ Théologie : Conversion du poète au Mal.
« Trésor » 
Métaphore : Son œuvre.
« toute l'espérance humaine »
Vision désespérée : Hyperbole.
« Sur toute joie » Hyperbole et Allégorie. La joie est étranglée.
Animalisation du poème.
Anaphore : « J'ai appelé [...] pour » Invocation, Rituel.
« J'ai joué de bons tours » Aspect ludique : jeu, magie noire :
Métaphore.
« Le printemps m'a apporté l'affreux [...] »
Paradoxe "printemps/affreux". Renversement du lyrisme en lyrisme noir.
« La charité est cette clef »
Allégorie.
« Tu resteras hyène »
Animalisation.
Métaphore du poète en Seigneur du Mal, Christ renversé ?
« J'en ai trop pris » Hyperbole.Style de l'excès. Poète qui va en Enfer
➜ Catabase.

Renversement de toutes les valeurs judéo-chrétiennes. Invocation du Mal. Rabaissement du poète en animal.

CONNOTATIONS

Mot(s)
Connotation
festin
parabole du jugement dernier
tous les vins coulaient
Dyonisos et Apollon
je me suis enfui
référence à son comportement
bourreaux
auto destruction
printemps
renaissance
prunelle
Lettre du Voyant : « Aveuglé par le désespoir »

HYPERONYMES

-Le temps qui passe
-Violence : « armé/étranglé/bourreaux » Autodestruction.
-Morale : «Haine/Justice/Charité/Egoïsme/Péchés Capitaux : Renversement de toutes les valeurs morales.
-Onirisme : « J'ai rêvé/je songe »

Problématiques : En quoi ce prologue peut-il donner lieu à une lecture polémique du texte  ?
En quoi ce prologue releve-t-il d'une poétique subversive ?

PLANS

PLAN 1
PLAN 2
I - Un Paradis Perdu

1.1_ L'expression de la Nostalgie
1.2_ Désillusion de la beauté poétique
1.3_ La dimension onirique du poème
I - Un idéal perdu

1.1_ Nostalgie du paradis perdu
1.2_ L'échec des pouvoirs poétiques
1.3_ L'invocation au chaos
II - La conversion au Mal

2.1_ Violence auto-destructrice
2.2_ La soumission à Satan
2.3_ Du poète alchimiste au poète de magie noire
II - Une fascination pour le Mal

2.1_ Un poète maudit/possedé
2.2_ Une violence auto-destructrice
2.3_ La soumission à Satan/Renversement des valeurs
III - Le renversement des valeurs

3.1_ L'inversion des valeurs morales
3.2_ Le rabaissement du poète, humour noir
3.3_ Le risque de la folie
III - Un discours d'une nature ambivalente

3.1_ Une autobiographie ?
3.2_ Une prière ? Coloration mystique.
3.3_ Une reflexion sur les pouvoirs de la poésie.

Cette poésie construit un des jaillons du mythe des poètes maudits, le décadentisme.


TEXTE COMPLÉMENTAIRE 2 - LES CHANTS DE MALDOROR - LAUTRÉAMONT

Goût pour les images congrues. Prose poétique. Il aime à peindre les délices de la cruauté. Langage cru mais aussi ampoulé (préciosité) : « pédoncule ombellifère/galbe convexe ».

TC3 - « J'aime l'araignée » in Les Comtemplations - Victor Hugo


Éloge paradoxal. Nombreuses antithèses. « chative/victimes/oubli/triste » Registre pathétique.
Plaidoyer pour les objets non appréciés.
Anaphore de "Parce que". Verbes de sentiments. Présent de Vérité Générale, morales, maximes. Lecture métaphorique.

T6 - Zone, Apollinaire

Quelle est l'originalité du thème de la beauté dans ce poème ? Quel est l'objet de cet éloge ?
Définir la notion de « modernité ». Lecture cursive de « L'union Libre » d'André Breton (blason surréaliste).